Organiser votre randonnée en toute liberté
08/11/2025
Au printemps 2024 j’ai traversé la France avec mes deux juments, en bivouac itinérant afin de réaliser les 1 500 km rejoignant la Bretagne aux Pyrénées. C’est dans mes recherches que j'ai trouvé « La Route des Pèlerins » sur EquiChemins. Ce site m’a été utile autant pour le tracé que pour l’accueil occasionnel en bivouac par quelques « Relais-Amis ».
Ce chemin est idéal pour un randonneur confirmé qui ne souhaite pas trop de difficultés : il n’y a pas de montagne ni de forts dénivelés. Il y a de nombreux chemins d’exploitation larges et faciles, des jolis sentiers, et peu de routes. Les embûches sont celles que l’on rencontre en randonnée : gués, traversées de route, et plus insolite comme le bac pour traverser la Loire. Surtout, cet itinéraire est bien à jour et je n’ai pas eu de gros ennuis. J’ai pu me ravitailler assez facilement, car nos départements sont encore garnis d’épiceries de village ! Concernant les points de bivouacs, j’ai improvisé au jour le jour : certains départements permettent le bivouac “sauvage” du fait de nombreuses friches et bords de sentiers, d’autres demandent à se rapprocher des habitants pour un coin de gazon.
C’est la première fois que j’ai entrepris un périple aussi long. La préparation du matériel a été une étape cruciale : j’ai chiné sur les sites de trekking du matériel léger de qualité. Côté selle et ferrure j’ai fait différemment des vieilles méthodes : je suis restée sur des selles synthétiques mixtes à arcades interchangeables pour suivre l’évolution du dos des juments et j’ai testé plusieurs ferrures plastiques qui ont eu une durée de vie 2 à 3 fois supérieure aux fers. Je changeais de monture toutes les semaines, car toutes les deux étaient sellées et alternaient entre monte et portage des sacoches. Ces choix nous ont bien convenu puisque j’étais confortable tout en étant légère avec 40 kg de sacoches au maximum, le tout suffisamment rapide à bâter et débâter, et surtout, le moral des chevaux était bon du fait de passer en tête régulièrement. Mes deux juments Trotteuse et Barbe de 14 et 19 ans ont été exemplaires : elles étaient faciles à intervertir, avec une allure de pas similaire agréables en dextre, respectueuses des clôtures, courageuses et franches. Elles ont pu réaliser l’entièreté du voyage uniquement à l’herbe, car elle était verdoyante même en juin dans le sud. Elles se sont musclées au fur et à mesure puisque nous faisions 20-30 km par jour.
Bien sûr nous avons eu nos péripéties, anecdotes à raconter chaque jour, journées exceptionnelles et d’autres de galères... Ce serait trop long ici mais ceux qui veulent réaliser cet itinéraire peuvent me contacter ou lire le récit des aventures sur Facebook « du Finistère à Compostelle ».
Côté touristique, j’ai adoré la Bretagne pour ses courbes et ses paysages très sauvages alternant avec les canaux tranquilles et allants. Les marais et le passage de la Loire ont été pittoresques, ensuite le plateau Vendéen était monotone et très agricole, mais rapide à traverser et il est suivi du bocage et des Deux-Sèvres très bucoliques. Les gués ont commencé à arriver en Charente et fin mai, tout était encore très inondé avec des orages violents. En Dordogne, il y a un beau patrimoine et j’ai retrouvé les collines, les multiples dénivelés et les sentiers caillouteux. S’en est suivi avec le Lot, ses Causses secs et ses combes humides. Le Tarn-et-Garonne et ses confluents m’ont nourrie de fruits juteux et le Gers m’a ravie de ses paysages doux et de son sol moelleux : en fin de voyage, c’était idéal. J’ai fini par les Pyrénées qui se sont dévoilées quelques jours avant mon arrivée dans toute leur splendeur ! Soit 3 mois de voyage !
En fin de compte chaque département est magnifique et le cheval permet de passer dans de jolis petits coins ! Évidemment le fait de linéaire implique de passer par des zones plus agricoles et plus monotones mais c’est le jeu. Les gens rencontrés ont été d’une gentillesse et d’un accueil exceptionnel tout au long du parcours ; alors oui, après cela je crois encore plus à la bonté d’une très grande l’humanité pleine d’empathie et de générosité. Sortons des sentiers vivre nos rêves en bandoulière et le sourire aux lèvres.
Avec deux autres amies qui ont aussi voyagé à cheval, nous avons envie de témoigner de nos périples afin de parler de notre vision du voyage, de notre vécu en tant que parents. Ceci afin de nous questionner sur les freins qui peuvent nous empêcher de partir, et pourquoi le fait de réaliser ses projets est si important de nos jours ! Une petite cagnotte est en ligne sur HelloAsso « être maman et voyageuse » afin de financer le montage du film.
Merci pour votre lecture et bon vent sur les chemins ! ! !